Troubles de l’audition les plus courants
Les troubles de l’audition les plus courants sont des pertes auditives dites de perception, caractérisées par la dégradation des cellules ciliées de l’oreille interne, notamment les cellules ciliées externes et, dans une moindre mesure, les cellules ciliées internes. Ces cellules jouent un rôle crucial dans la transmission des sons vers le cerveau, et leur détérioration entraîne des conséquences qui vont au-delà du simple besoin d’augmenter le volume sonore. Parmi ces conséquences, on distingue trois problèmes principaux autres que la baisse de volume : la réduction de la capacité à distinguer deux sons de fréquences similaires, la diminution de l’aptitude de l’oreille interne à se protéger des sons intenses, et enfin, la perte de capacité à améliorer la compréhension dans un environnement bruyant.
Appareils auditifs et traitement du signal
À l’heure actuelle, il n’est pas possible de régénérer ces cellules. Avec un appareil auditif, notre objectif est d’amplifier les sons pour stimuler les cellules ciliées fonctionnelles restantes, adjacentes à celles endommagées. Cependant, nous ne pouvons pas restaurer pleinement les trois fonctions supplémentaires mentionnées précédemment. Ainsi, il est crucial d’ajuster le traitement du son en amont pour pallier ces pertes de performances. Le traitement du signal, bien qu’il ait ses limites, est essentiel pour compenser la perte auditive le plus fidèlement possible.
L’objectif du traitement du signal est de mettre en avant les signaux pertinents par rapport aux bruits de fond. En pratique, cela signifie principalement se concentrer sur l’amplification de la parole et réduire le bruit ambiant. Toutefois, même avec les meilleures aides auditives, il est impossible de sélectionner précisément ce que notre cerveau souhaite entendre mieux que notre cerveau lui-même.
Plasticité cérébrale et difficultés du cerveau
La plasticité cérébrale joue un rôle clé dans la réadaptation auditive. En présence de troubles auditifs, le cerveau tente de compenser ces déficiences. Notre mission consiste à réduire au maximum ces difficultés afin que le cerveau se focalise uniquement sur les aspects que les appareils ne peuvent pas compenser directement, à savoir la capacité du cerveau à sélectionner les informations pertinentes. Des études ont démontré que le traitement du signal n’améliore pas nécessairement la compréhension dans un environnement bruyant, mais plutôt le confort dans ces situations.
La méthode Audiclair
Notre philosophie repose sur l’utilisation du traitement du signal comme outil de rééducation. L’idée est de l’activer pour faciliter l’adaptation, puis de le réduire progressivement afin de stimuler la plasticité cérébrale pour développer de nouvelles connexions, améliorant ainsi la sélection des informations par le cerveau. Contrairement aux affirmations des fabricants sur les capacités révolutionnaires de leurs appareils à distinguer la parole du bruit, nous croyons qu’il est préférable d’utiliser ces technologies comme un moyen de progression vers une rééducation graduelle.
Par conséquent, les résultats finaux avec les appareils auditifs ne seront visibles qu’après plusieurs mois (environ 12 à 18 mois). Un réglage parfait n’existe pas pour une perte auditive ; il est nécessaire de s’ajuster constamment à son évolution et de viser une rééducation optimale. C’est pourquoi nous vous invitons à des contrôles réguliers tous les 3 à 4 mois pour entretenir les appareils, tester votre audition, et ajuster les réglages dans le but d’atteindre une rééducation optimale.
Suite à ces multiples ajustements, vous constaterez, dans les mois qui suivent l’installation de vos appareils, des améliorations continues en termes de compréhension, en particulier dans les environnements bruyants, grâce à la sélection naturelle de l’information par votre cerveau.
Benoit Peyret, audioprothésiste responsable d’Audiclair